La fièvre du Nil occidental ou fièvre du West-Nile (FWN), est une maladie virale due à un virus de la famille des arbovirus, qui affecte plusieurs espèces d’oiseaux ainsi que les chevaux et l’homme.
Elle peut avoir une issue mortelle ou laisser des séquelles nerveuses après guérison. De par sa transmissibilité à l’homme et la gravité possible de son évolution, chez le cheval comme chez l’homme, la FWN a des conséquences sanitaires et économiques.
Le virus West Nile circule actuellement en Île-de-France avec des cas humains identifiés au mois d’aout 2025 en Seine-Saint-Denis (93) et en Val-d’Oise (95) ainsi que deux chevaux diagnostiques à Maisons Lafitte dans les Yvelines (78) et des oiseaux dans le Val-de-Marne (94).
Symptomatologie
Chez les chevaux et l’homme, 80 % des infections sont asymptomatiques, dans 20 % des cas, les chevaux et les humains atteints présentent une forme fébrile. Elle se caractérise par de la fatigue, une fièvre importante, des maux de tête et des douleurs musculaires et articulaires. Elle passe après quelques jours.
Dans 1% des cas, on constate une forme neurologique d’encéphalite et de méningo-encéphalite qui peut être mortelle. Des séquelles neurologiques peuvent persister plusieurs années voire toute la vie.
L’incubation dure de 2 à 6 jours.
Chez le cheval, les signes cliniques évocateurs sont les suivants :
- Hyperthermie,
- Fatigue,
- Ataxie,
- Parésie, Paralysie
- Hyperesthésie,
- Tremblements/Fasciculations musculaires,
- ou tout autre signe neurologique atypique,
Origine et transmission
Le virus du Nil occidental, est transmis principalement par les moustiques du genre Culex. Ceux-ci sont porteurs du virus après avoir piqué un oiseau infecté. Les moustiques peuvent transmettre le virus aux humains et aux constituent alors des culs-de-sac épidémiologiques : les moustiques ne peuvent pas devenir porteurs après avoir piqué un mammifère infecté.
250 espèces d’oiseaux peuvent être porteuses du virus du Nil occidental. Les groupes les plus concernés sont les passereaux (notamment moineaux et corvidés) et les rapaces. En Europe, l’infection des oiseaux par le virus du Nil occidental est principalement asymptomatique. Elle ne représente pas de risque pour les élevages de volailles.
Le virus a été identifié pour la première fois en 1937 en Ouganda. Depuis, son aire de répartition s’est largement étendue notamment sur le pourtour méditerranéen. D’après l’OMS, le virus du Nil occidental a aujourd’hui une répartition mondiale et est désormais présent en Afrique, en Europe, au Moyen-Orient, en Amérique du Nord et en Asie occidentale. Les premiers cas de chevaux et d’humains infectés en France étaient des cas sporadiques rapportés dans les années 1960. Ces cas sont désormais saisonniers sur la côte méditerranéenne et depuis 2022 signalés en Nouvelle Aquitaine. L’aire de répartition remonte progressivement vers le nord de la France. La Région parisienne est touchée par des cas autochtones à l’été 2025.
Les causes de la diffusion du virus sont multiples. Il s’agit notamment des échanges internationaux, du réchauffement climatique, de l’urbanisation et de la perte de biodiversité. Ces facteurs peuvent modifier le comportement des moustiques et des oiseaux porteurs du virus. Ceci est particulièrement vrai pour les oiseaux migrateurs qui peuvent modifier leurs trajets migratoires.
Conduite à tenir
Chez l’homme
Il n’existe pas de vaccin pour l’être humain ni de traitement hors symptomatologie.
Pour se protéger du virus, il est conseillé d’adopter les mesures habituelles contre les piqûres de moustiques :
- Utiliser des répulsifs,
- Porter des vêtements longs, amples et de couleur claire,
- Éviter de sortir au crépuscule, lorsque les moustiques du genre Culex sont les plus actifs.
Les personnes âgées ou immunodéprimées sont les plus susceptibles de développer des formes graves, elles doivent particulièrement suivre ces recommandations.
Il est également recommandé d’éliminer les lieux de ponte : vider les coupelles et pots remplis d’eau, recouvrir les bidons de récupération de l’eau de pluie avec une moustiquaire et curer les gouttières.
Chez le cheval
Il existe un vaccin contre le virus du Nil occidental pour les chevaux. Il est recommandé de faire vacciner les équidés dans les régions où des cas ont été signalés (Provence-Alpes-Côte d’Azur, de la Corse et Nouvelle-Aquitaine).
En cas de suspicion, le prélèvement sanguin pour analyse sérologique (ELISA) est à réaliser sur tube sec.
Surveillance du virus
La surveillance du virus du Nil occidental est coordonnée par la Direction générale de l’alimentation pour les animaux et par la Direction générale de la santé et Santé publique France pour les humains.
Comme pour la dengue, le chikungunya, ou le Zika qui sont également des arboviroses, l’infection à virus West Nile est basée sur le signalement obligatoire. Pendant la période d’activité des moustiques vecteurs dans l’Hexagone, du 1er mai au 30 novembre, la surveillance de ces arboviroses est complétée par un dispositif de surveillance renforcée saisonnière, coordonné par Santé publique France en lien avec les Agences régionales de santé (ARS).
L’Anses est impliquée dans la confirmation des cas aviaires et équins. L’unité Virologie du laboratoire de santé animale de l’Anses est laboratoire de référence au niveau national et européen sur le virus du Nil occidental et coordonne les 7 laboratoires agréés qui pratiquent l’analyse sérologique, le LNR se chargeant des analyses de confirmation par diagnostic moléculaire. Lorsqu’un cas est avéré, le LNR alerte les autorités, notamment la DGAL et la direction départementale de la protection des populations concernée
Les infections dans la faune sauvage sont remontées par le réseau de surveillance des maladies infectieuses des oiseaux et des mammifères sauvages terrestres Sagir, qui dépend de l’Office français de la biodiversité. La surveillance des cas chez les chevaux est menée en étroite collaboration avec le réseau d’épidémio-surveillance des pathologies équines Respe, les vétérinaires indépendants et les directions départementales de la protection des populations (DDPP).
Pour suivre l’évolution de la maladie en France :
Le site de l’Anses : https://www.anses.fr/fr/content/west-nile-virus-oiseaux-mammiferes-moustiques
Le site du RESPE : https://respe.net/alertes/un-cas-de-fievre-de-west-nile-yvelines78-france-22-08-2025/
Le site de l’ARS Ile-de-France : https://www.iledefrance.ars.sante.fr/fievre-du-nil-occidental-ou-infection-par-le-virus-west-nile-0

Une fiche pratique de synthèse éditée par la DRIAAF d’Ile-de-France :
A lire également, un article paru dans la « Semaine Vétérinaire » sur la collaboration « Une seule santé » sur le sujet.